En ce qui me concerne , j'avais auparavant RV avec Yves accompagné de son fidèle Mimosa et avais décidé avant de partir de faire le plein d'essence de mon Manuvaurien.
Ce qui fût chose faite

Puis , souhaitant me débarrasser d'une odeur de pétrole - même pas Hann - persistante et désagréable pour mes narines délicates , je décidais de me laver les mains , fraichement manucurées.
Bien mal m'en pris :
le bouchon récalcitrant du liquide vaisselle sur lequel je m'acharnais depuis 30 sec , décida de ceder à mes assauts furieux en libérant une quantité de produit disproportionnée par rapport à la taille de mes mains mais néanmoins suffisante pour asperger la veste en daim que j'arborais pour l'occasion

C'était parfait , la soirée s'annonçait sous les meilleurs auspices

(Nous verrons plus tard que mon passage prévu chez le pressing du coin s'avèrera inutile)
Rejoignant Yves sur La RN13 , hormis un changement de bougie , le trajet se deroula sans histoire.
Nous retrouvames donc à Paris : Tonton et sa charmante épouse , le Mexicain , JR qui vint nous rejoindre avec une partie du forum de scootentole , Marguerite , qui je le confirme est bel et bien un élément mâle au sein de notre univers , Babble qui commence à s'intégrer à notre petit groupe (qui a dit désintegrer ?

Après une soirée joyeuse et arrosée , nous décidames de nous sustenter dans un estaminet susceptible de rassasier une petite dizaine d'estomacs affamés.
Notre choix se porta sur un établissement situé dans le 17eme arrdt.
Nous soupçonnons en substance que sa proximité géographique du domicile du Mexicain n'y était sans doute pas étrangère !
Cette fois confortablement installés , nous commandâmes notre repas. C'est à ce moment précis que je décidais pour la seconde fois de la soirée d'aller me laver les mains

Encore une fois , on ne brave pas impunément son destin.
Une fois rendu aux lavabos , je découvrais avec étonnement des tables pliantes placées dans l'entrebaillement de la porte des toilettes dont je me disais qu'elles n'avaient rigoureusement rien à faire ici.
Puis je m'enfermais dans mon isoloir.
Je n'avais pas sitot refermé la porte des WC qu'un fracas apocalyptique en provenance de l'autre coté se fit entendre et me fit brusquement craindre le pire :
pas de doute , les tables placées de manière totalement incongrues étaient tombées et condamnérent aussi sûrement qu'un verrou de coffre-fort la porte derrière laquelle je me trouvais.

A ce moment-là , je crois avoir éprouvé ce que JM Bigard a coutume d'appeler un " grand moment de solitude "

Me retrouvant coincé dans cet étroit cagibi d'un mètre sur un , j'ai pu méditer calmement sur la façon d'occuper mes dix prochaines années dans un local aussi exigüe situé dans le 17 eme arrdt.
Au prix du M2 parisien actuel , je relativisais malgré tout le comique de cette situation :
je ne réalisais pas , toutes comptes faits , une si mauvaise affaire que cela étant donné l'absence de charges et de loyers que pourrait me réclamer le propriétaire.
J'en étais à envisager d'écrire mes mémoires tout en entamant une grève de la faim totalement involontaire - les génies , c'est bien connu , ont besoin d'avoir le ventre creux pour assister à l'expression de leur talent - lorsqu'une idée lumineuse dont j'ai parfois le secret , me traversa l'esprit

J'avais heureusement conservé sur moi mon tel. portable et celui çi pourrait sans doute m'aider à retrouver la civilisation.
En outre , j'avais estimé que mon exil sur cette île bien peu Sainte-Hellénique n'avait que trop duré !
Aussitot dit , aussitot fait :
Je contactais illico Tonton qui bien entendu ne daigna pas décrocher son tel (c'eut été trop simple).
A la seconde tentative , mon mobile m'envoya des bips de + en + déséspérés dont nous connaissons tous , hélas , la signification :
plus de jus

mes appels devinrent alors , vu l'imminence de la panne , de véritables signaux de détresse :
" mais tu vas décrocher ton tel , B***L !!! "
la 3eme tentative fut heureusement la bonne :
néanmoins , Tonton ne voulut me croire et c'est Ludo à qui je narrais mon épopée tragi-comique qui vint me délivrer

Mon retour à la tablée , où m'accueillirent rires enchanteurs , quolibets divers et variés fut des plus enjoué et tel un paria , je me releguais moi-même au fond de la table où je crû bien naïvement me faire oublier quelque peu.
La gérante de l'établissement , charmante créature au demeurant , à qui j'ai j'ai raconté ma mésaventure m'affirma que :
" Parole , depuis 15 ans que je suis ici , c'est la 1ere fois qu'une telle histoire arrive ! ".
Ce qui n'était pas fait pour me rassurer

Puis le diner achevé , nous décidames de rentrer dans nos pénates.
Le redémarrage de nos machines se fit sans encombres mais à peine franchi la place Pereire , une pluie diluvienne s'abbattit sur nous.
Bien que trempé , je me dis que cette fois nous étions tous réellement égaux face aux caprices du destin

(bien que d'après Coluche , certains le seraient moins que d'autres

Ma fameuse veste en daim s'étant également auto-nettoyée à l'eau déminéralisée , celle çi n'aura plus à souffrir à l'avenir des affres du pressing , ni d'affres d'aucune sorte d'ailleurs

Voila , c'est toute l'histoire...
Message Personnel :
Je recherche activement & fébrilement un marabout exorciste spécialiste du désenvoûtement
